Affiche du spectacle "Memory"

Posted by chris | Posted in , , , | Posted on samedi, décembre 10, 2011



Merci à Adrianar du forum Benabar

La nouvelle vie de Vincent Delerm sur les planches

Posted by chris | Posted in , , | Posted on jeudi, décembre 08, 2011


Monter sur les planches ? Rien de plus naturel pour Vincent Delerm. “Il y a toujours eu des moments de théâtre dans mes concerts, observe le chanteur. Sauf que Memory offre la proportion inverse de ce que j’ai fait jusqu’alors, en réunissant un tiers de chansons et deux tiers de théâtre”. Autre différence de taille : d’auteur-compositeur et interprète, Vincent Delerm est ici aussi metteur en scène et comédien. Dans une mise en scène mêlant textes, chansons, vidéos et images, il incarne Simon, un “personnage qui se pose plein de questions sur le temps, les modes, l’évolution de ce qui nous entoure.” Autant de thèmes chers à l’artiste, qui reconnaît l’existence de traits communs entre Simon et lui-même. “Je ne crois qu’aux projets qui parlent des gens qui les portent. Quand je vois un spectacle, lis un bouquin, écoute un chanteur, j’ai envie qu’il me parle de sa vision”.

Immédiat et mélancolique

Plus qu’un spectacle musical, c’est bien de théâtre qu’il est question. Et le processus d’écriture, tout comme le statut des chansons, diffère profondément. “Composer de la musique pour un spectacle est particulier, les gens la découvrent que sur une seule écoute. Si l’intérêt qu’ont les chansons à synthétiser un propos demeure, le spectacle impose une immédiateté nécessaire, parfois un peu difficile à trouver pour le registre mélancolique”. Quant à savoir si Memory marque un tournant dans son parcours, Vincent Delerm répond “ne pas trop savoir”, avant d’ajouter que ce spectacle correspond “typiquement à ce que je veux faire. J’ai adoré faire de la chanson. Mais faire feu de tout bois de la sorte, en insérant vidéos et objets trouvés au fil du temps, c’est vraiment ce que j’aime.”

Interview parue dans le Télérama

Posted by chris | Posted in , , | Posted on jeudi, décembre 08, 2011


L'année prochaine, vous fêterez les 10 ans de votre premier album. Comment vous positionnez-vous vis-à-vis de votre génération de chanteurs ?
Pour beaucoup, cette génération se résume à Delerm, Bénabar, Sanseverino, Cali... Pour moi, ce sont surtout d'autres artistes qui font des choses que j'adore, mais que l'on entend peu, comme Bertrand Betsch ou Florent Marchet. Au début des années 2000, il y a eu un phénomène dans les médias : « Ça fait longtemps qu'on n'a pas parlé de chanson. Et si on faisait un sujet là-dessus ? » C'est toujours plus facile de créer une tendance en réunissant plusieurs noms. Mais ce type de chanson, assez intimiste, existait depuis un moment. Si le premier album de Julien Baer était sorti en 2003 et non pas six ans plus tôt, il aurait sans doute été propulsé chef de file de cette nouvelle chanson française.

Votre succès a beaucoup agacé...
A cause de mon côté tête à claques... et de ma voix ! A cette époque, j'avais fait beaucoup de petites scènes, mais je n'avais jamais mis les pieds dans un studio d'enregistrement ; et sans doute en ai-je rajouté dans l'interprétation pour me faire remarquer, pour faire l'intéressant. Cela dit, l'histoire de la chanson française est très particulière : elle est justement faite d'artistes aux styles vocaux très étranges – c'est même ce qui aide à entrer dans leur univers. Renaud, Moustaki, Brassens... Plus que des chanteurs, ce sont des personnages, qui ont suscité une empathie.

Vous avez souffert du rejet dont vous avez fait l'objet ?
C'était blessant, mais aussi assez flatteur. Les gens qui me connaissaient bien s'étonnaient, autant que moi, de l'image que je renvoyais. On disait que je n'étais pas franc, que j'étais fuyant. Ma seule réponse a été de faire une pochette de disque sur laquelle je regarde bien en face [pour le troisième album, NDLR]. Mais, dans l'ensemble, j'ai été très soutenu par les médias.

Il y a juste eu quelques attaques... violentes, et qui ont pris une certaine importance. Comme cette femme qui m'avait alpagué dans le métro, disant que je ne chantais pas mais que je vomissais. C'était impressionnant, elle l'avait crié très fort ! Une autre fois, un éditorialiste avait souhaité ma mort... ce qui allait quand même un peu loin, pour de la chanson. Puis il y a eu le livre J'aime pas la chanson française, du dessinateur Luz, qui avait fait de moi sa tête de Turc.

On a envie de comprendre tout ça. Or chaque fois que j'ai rencontré des types qui m'avaient dézingué, ils me ressemblaient, avec une petite veste en velours comme j'en portais à l'époque ! Ce n'étaient jamais des brutes avec des tatouages de Johnny sur le bras. Il y avait une proximité, comme si l'idée que je pouvais incarner ce qu'ils étaient les horripilait. C'est curieux.

Votre écriture, avec ce souci du quotidien, a aussi été très critiquée...
Le mot « quotidien » est en effet beaucoup revenu. J'aimais bien – et j'aime toujours – m'inspirer de détails pour écrire, mais c'est toujours pour témoigner d'une émotion ou d'un sentiment plus large. Comme ensuite il y a eu pas mal d'autres chanteurs avec des textes du genre « Tiens, j'ai revu ma copine d'école », on nous a tous mis dans le même sac. Ce fut l'embrouillamini sur l'anecdotique. Ça a l'air prétentieux, mais j'ai eu un peu la sensation de payer pour les autres.

Aujourd'hui, en tout cas, vous présentez un spectacle atypique, Memory, pas du tout un récital de chanson...
Je ne cacherai pas qu'il y a de l'orgueil chez moi à vouloir faire un spectacle qui soit bien... et même plus ! Celui-ci est très théâtral : il n'y a que huit chansons – que je n'enregistrerai pas – et un personnage de fiction, que j'incarne. A vrai dire, quand j'étais plus jeune, je voulais faire du théâtre... mais je n'étais pas très doué. Mes potes étaient capables de jouer des rôles variés ; moi, je ne pouvais jouer que mes propres pièces. Du coup, je suis allé vers la chanson, parce que j'y faisais vivre mes textes. Mais seul, au piano, avec ma façon de chanter, j'ai tout de suite pensé que ce serait limité sur scène. J'ai donc voulu très vite proposer autre chose, avec des voix off, pour que les spectacles soient plus vivants. Memory est une suite logique.

C'est drôle de penser que vous avez commencé par la guitare et le rock gothique...
Qui n'a pas tenté de faire un groupe de rock dans sa jeunesse ? J'aimais beaucoup The Cure et la scène un peu dépressive française, avec Marc Seberg. Le style : « Je marche au bord de l'étang et je vais me jeter dedans ». J'étais dans une phase assez extrême, toujours fourré au rayon cold wave (1) de la Fnac. Il y avait des groupes indus assez flippants, comme Das Ich, des Allemands avec des crêtes, un vrai truc de secte. C'était séduisant, avec un son bizarroïde, très réverbéré. J'avais l'impression de pouvoir y arriver, moi aussi, sur un magnéto quatre pistes. J'ai aussi été très fan de The Divine Comedy... mais c'était difficile de chanter « lyrique » comme Neil Hannon ! Les gens imaginent souvent qu'on choisit son style, alors qu'en fait on fait ce qu'on peut, on suit sa pente naturelle. Heureusement, d'ailleurs. J'ai toujours été touché par le ragtime, par exemple. J'ai toujours adoré le cinéma muet, et toutes les références culturelles qu'on retrouve dans mes chansons.

Et la chanson française ?
C'est un manque de culture que de parler de « la chanson française » en mettant tout dans le même sac. Avec le catalogue Saravah [label historique d'Higelin ou de Brigitte Fontaine, NDLR] et des choses plus expérimentales encore, elle couvre un champ très vaste. Catherine Ribeiro fait de la chanson, et elle ne ressemble à rien d'autre ! « La chanson française », ça ne veut rien dire. Ne pas l'aimer en bloc, non plus. Personnellement, j'ai assez peu écouté Brel et Brassens – Barbara, en revanche, beaucoup. En fait, j'ai surtout écouté Yves Simon, Alain Souchon et toute leur génération. J'aimais ces types, nourris de pop anglo-saxonne, qui ont essayé de la faire vivre en français. Ils ont inventé autre chose.

Vous avez été élevé dans une sacralisation de l'artiste ?
Pas du tout, parce que, au-delà de mes parents [son père écrivain et sa mère illustratrice, NDLR], j'ai toujours vu autour de moi des gens qui écrivaient des bouquins tout en ayant un boulot à côté. En France, c'est le lot de tous les écrivains – à part les vingt ou trente qui vivent de leur plume. J'ai plutôt été élevé dans l'idée qu'il était naturel de faire des choses artistiques, mais intégrées au quotidien.

Le succès soudain de votre père vous a-t-il marqué ?
J'avais 20 ans et c'était dingue. Le succès tardif, il n'y a pratiquement qu'en littérature qu'il puisse arriver : en chanson, un type commence rarement à cartonner à 47 ans ! C'était d'autant plus extraordinaire qu'il s'agissait de mon père ! Bien sûr, je savais qu'il faisait des bouquins, je l'avais accompagné au Salon du livre, où il n'y avait pas grand monde pour les dédicaces. Et, d'un seul coup, il se retrouve à Nulle part ailleurs ! C'était bizarre et incroyable. Son succès, je l'ai vécu plus intensément que le mien. A la fac, je suis devenu une star parce que j'étais le fils du mec qui avait écrit La Première Gorgée de bière. Ça m'a aussi beaucoup appris : longtemps, mon père s'était forcé à écrire des romans parce que son éditeur le poussait à viser le Goncourt. Un jour, il a lâché cette ambition pour faire ce qu'il aimait vraiment : des textes courts. C'était sa pente naturelle. Et ça a marché. Ça fait réfléchir.

Pour un fils unique, les « people » que vous citez dans vos chansons sont autant de frères et sœurs imaginaires ?
C'est sûr qu'il y avait de la place : adolescent, je vivais à la campagne, près de Rouen, j'avais le temps de fantasmer. D'ailleurs ça a dû me marquer : j'aime beaucoup jouer sur ce rapport à la province. Vous avez remarqué : quand on fait un spectacle à Paris et qu'on cite son village d'origine, ça fait toujours rire le public – même si, en grande partie, il vient aussi des régions ! Dans mon nouveau spectacle, chaque fois que le personnage fait allusion à la province, on balance des rires enregistrés.

Justement, ce spectacle, Memory, de quoi parle-t-il ?
J'y incarne un homme qui, comme tout le monde, se pose la question du temps qui passe. Au début du spectacle, on le voit écouter une émission de radio qui fustige ceux qui se replient sur le passé au lieu de s'ouvrir aux autres... C'est un choc. Mon personnage va alors faire des allers et retours entre chez lui et l'extérieur, en se forçant un peu. C'est prétexte à plein de séquences, de fausses expos, de faux films, des scènes que je joue en direct et qui, toutes, posent la question de notre rapport au temps et à l'époque.

On entend souvent dire qu'il faut regarder vers l'avant pour ne pas mourir. Ici, j'ai voulu confronter des lieux communs : la volonté d'être toujours tourné vers l'avenir, et l'instinct – le mien, supposément – d'être replié sur le passé. C'est très délicat de parler de ce qui nous a construit sans donner le sentiment de se complaire dans la nostalgie. J'en ai un peu bavé sur ce terrain : je n'ai pas écrit la chanson Les Filles de 1973 parce que je voulais retrouver mon cartable de lycéen et faire ma rentrée en seconde. Je n'ai pas forcément bien su exprimer mon rapport au temps dans les chansons.

La chanson a ses limites ?
En vieillissant, j'ai envie que les gens assistent à un spectacle plus global, plus riche. S'ils n'aiment pas, au moins, il n'y aura pas de malentendu. Avec une chanson, on court toujours ce risque : en trois minutes, tout est plié. Les gens adorent ou détestent. Et trop de choses jouent : la gueule du chanteur, son apparence, son attitude à la télé... Des choses très anecdotiques, qui parasitent énormément la perception que les gens ont de soi et de ce qu'on fait.

Vous êtes l'un des rares à avoir ouvertement boudé les blagues d'un humoriste à la télé, en l'occurrence Stéphane Guillon, sur Canal+. C'était prémédité ?
Bien sûr. C'est devenu une mécanique atroce : les comiques débarquent, avec le droit de tirer sur tout ce qui bouge, tout en étant complètement protégés. Et nous, coincé sur notre chaise, avec un gros plan sur le visage, on se retrouve obligé de rire aux blagues d'un type qui se fout de notre gueule – sinon, ça veut dire qu'on n'a pas d'humour ou que l'on se la pète... C'est du terrorisme. De l'extérieur, je me suis souvent demandé pourquoi les gens ne réagissaient pas. Une fois sur place, on réalise qu'on est piégé. On est dans un tribunal, les caméras braquées sur soi. Est-on tenu de jouer ce jeu-là ? On vous répondra : « Dans ce cas, vous ne venez pas. » Ce qui, en clair, signifie qu'on est privé de promotion, et qu'on n'existe plus.

Vous avez le sentiment d'avoir un public homogène ?
Au début, on a toujours l'impression d'avoir un public très proche de soi. Et puis... Au moment de la dernière présidentielle, j'avais fait une chanson inédite, Pendant tout ce temps, pas franchement pro-Sarkozy. Je l'ai chantée à l'Olympia. Et j'ai reçu un courrier : « Qu'est-ce que vous croyez, que votre public est forcément de gauche ? J'ai voté Sarkozy et j'aime bien ce que vous faites. » Il faut l'accepter.

Justement, vous publiez un livre-disque pour enfants, Léonard a une sensibilité de gauche. Avec une vocation militante ?
Je n'avais pas le calendrier politique en tête. J'ai longtemps hésité à faire un disque pour enfants, ça peut être un piège. Anne Sylvestre souffre qu'on lui parle trop de ses Fabulettes ; on ramène toujours Philippe Chatel à Emilie Jolie. En gros, il ne faut pas que ça marche trop ! Mais cette fois j'étais prêt, et j'avais un thème qui colle bien à la période actuelle : qu'est-ce qu'une sensibilité de gauche ? On nous a longtemps servi la tarte à la crème selon laquelle les artistes seraient plutôt de gauche. Ces derniers temps, tout le monde dans la musique s'est décomplexé – comme la droite. Avant, donner sa musique pour illustrer n'importe quelle pub, c'était honteux ; aujourd'hui, c'est revendiqué ! Je trouvais intéressant de pointer ce glissement.

Vous publiez aussi un livre de photo...
A la fin de la tournée précédente, j'avais déjà fait un bouquin de photo, avec des textes. Ça m'avait plu, ces images complétées par des mots. Tout le monde se plaint que tout est de plus en plus formaté dans la musique, qu'il faut inventer autre chose, mais, mine de rien, c'est difficile de s'extraire d'un processus établi – studio, album, promo, tournée, etc. Les maisons de disques ont leurs habitudes, les artistes aussi. Avec ce livre, j'ai voulu aller ailleurs. J'ai 35 ans, je n'ai pas envie de faire encore dix albums qui se ressembleront.

Propos recueillis par Valérie Lehoux et Hugo Cassavetti

Télérama n° 3227
Le 8 décembre 2011
(1) Rock sombre, minimaliste et froid.



L’homme-orchestre

Posted by chris | Posted in , , , | Posted on jeudi, décembre 08, 2011



Pourquoi faire du théâtre maintenant?
VINCENT DELERM.
Parce que c’est une suite logique après ma dernière tournée qui était déjà très mise en scène. Et puis j’ai fait quatre albums et je voulais casser le rythme un album-une tournée, un album-une tournée. Je n’ai pas envie de rester derrière un piano jusqu’à 70 ans.

Vous ne voulez plus enregistrer d’albums?

Si, ça reviendra. Je chante huit chansons dans le spectacle, mais elles ne sortiront pas sur disque. J’adore écrire des morceaux, mais je trouve que le temps consacré aux arrangements, à l’enregistrement, c’est du gâchis. J’ai voulu faire l’inverse : prendre un an pour imaginer un spectacle nouveau, où je ne serais pas obligé de jouer des anciennes chansons.

Vous ne les aimez plus?

Si, mais les morceaux de mon premier album avaient pris trop de place. Quand je réentendais le disque, j’avais l’impression que c’était les mecs qui m’imitaient, qui chantaient.

Aujourd’hui, vous êtes plus détendu ?

Les gens autour de moi le disent. Mais j’ai toujours été content, même à l’époque où certains disaient des choses très violentes sur moi. Je n’ai pas envie d’être victime de ce vieux lieu commun qui consiste à dire que, sur 100 critiques, les artistes ne se souviennent que d’une seule mauvaise. Je préfère les gens qui viennent au concert en me disant : « J’ai récupéré une place parce que ma voisine était malade, je pensais m’emmerder et j’ai trouvé cela super. »

Parallèlement, vous sortez un livre-disque pour enfants, « Léonard a une sensibilité de gauche »*. C’est politique?

Non, juste le projet d’une collection de disques pour enfants. Ce n’est pas un engagement, je ne milite pas pour un candidat. C’est plutôt un échange entre parents et enfants sur la politique et l’idée de droite et de gauche en évoquant des choses anecdotiques mais réelles. Quand je pense à l’UMP, je pense à des mecs en chemise rayée ou, pour la gauche, au prof d’histoire-géo avec son collier de barbe. Je n’en parle pas encore avec mes enfants. Mes fils, Sacha et Simon, ont 4 et 2 ans. Le plus grand est juste revenu de la halte-garderie en me disant : « Sarkozy… zizi. »

Vous avez été invité à l’Elysée?

Non, mais je ne pense pas que j’irai, parce que je ne veux pas me faire embobiner, même si comme certains disent « cela ne se refuse pas ». Je n’aime pas cette expression. Tout est refusable, surtout venant des artistes. Ils ne doivent pas être là où on les attend.

Comme , qui vous a fait une voix off pour le spectacle?

C’est la classe, hein? (Rires.) On lui a fait passer la demande par le producteur français de ses concerts, quand il vient jouer de la clarinette. Il a enregistré à New York gratuitement! On ne s’est même pas parlé, même pas rencontrés. Le texte que j’ai écrit et fait traduire ensuite en anglais a dû lui plaire. Comme lui, mon personnage se pose beaucoup de questions.

Cela fait quoi d’être acteur justement?

J’ai toujours joué uniquement des choses que j’avais écrites. On m’avait proposé d’autres projets, notamment le rôle de Louis Garrel dans « les Chansons d’amour » de Christophe Honoré. J’ai refusé, sans doute par manque de courage et puis aussi parce que les chansons du film, écrites alors par Alex Beaupain, auraient pu être prises pour les miennes. Même quand je chante « Salade de fruits », on a l’impression que c’est un de mes morceaux..

Video of top of the potes

Posted by chris | Posted in , | Posted on mercredi, décembre 07, 2011

Interview pour RFI

Posted by chris | Posted in , | Posted on mercredi, décembre 07, 2011


RFI Musique : Vous préparez un spectacle inédit aux Bouffes du Nord à Paris. À quoi doit-on s’attendre ?
C’est un spectacle qui mêlera le théâtre, la vidéo, et des chansons entièrement nouvelles. Lors de la dernière tournée, je me suis dit que ce serait la dernière fois. J’ai déjà fait quatre albums suivis d’un an sur les routes, et la proportion de nouvelles chansons devenait de plus en plus faible dans mes concerts. Cela m’ennuyait un peu. Je suis encore trop jeune pour vivre sur mes succès passés. Là, ce n’est plus un concert mais un spectacle, et il n’y aura aucun vieux morceau. Pour que cela soit accepté par les fans, il fallait trouver un concept, une scénographie, une histoire. Je jouerai un personnage un peu angoissé, qui s’interroge sur le temps, et se décide à sortir, déambuler dans la ville pour échapper au repli sur soi. C’était aussi un prétexte à créer sur scène de fausses expos, de faux films. Ce sera un spectacle global. C’est aussi un soulagement pour moi d’écrire des chansons faites pour être entendues une seule fois. Cela me rappelle un peu mes débuts, sur scène et dans les médias, où il fallait que je séduise tout de suite des gens qui ne me connaissaient pas. J’avais besoin de retrouver cette sensation.

En marge du spectacle, sort Léonard a une sensibilité de gauche. D’où vient cette idée d’un livre-disque pour enfants ?
Je me souviens avoir envoyé un texto à ma maison de disque, il y a quelques mois, en leur disant : "J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que j’ai enfin une idée de livre pour enfants. La mauvaise, c’est que ça s’appellera Léonard a une sensibilité de gauche !" En fait, j’avais depuis longtemps accepté de faire un livre pour enfants pour la collection jeunesse de Tôt ou Tard, qui a de très bonnes signatures, comme Franck Monnet. Mais je tournais un peu en rond. Et puis ce titre m’est venu. De là, j’ai dénoué le fil de toute l’histoire : un grand-père qui tente d’expliquer à son petit-fils les différences entre la sensibilité de gauche et celle de droite.

Le métier de votre mère, conceptrice de livres pour enfants, vous a-t-il aidé dans cet exercice ?
Je ne crois pas, non. Ma mère fait cela depuis toujours, comme une sorte de spécialisation. Ce n’est pas mon cas. On dit que chacun porte trois chansons en lui, il faut croire que je portais en moi un livre pour enfants ! Ça m’a beaucoup amusé, mais je ne suis pas sûr d’avoir ouvert une brèche pour la suite de ma carrière.
L’écriture "jeunesse" est un exercice assez délicat, périlleux. Il faut pouvoir travailler la langue pour retranscrire la pensée d’un enfant, et faire passer un peu de soi en même temps. J’ai toujours admiré Goscinny pour cela. Le Petit Nicolas a une pensée et une syntaxe enfantines, mais on y perçoit aussi une sensibilité adulte.

Le travail d’illustration est particulièrement réussi…
C’est l’œuvre de Blanca Gómez, une dessinatrice espagnole. Quelqu’un dont j’avais les posters chez moi, dans la chambre de mes enfants, mais que je ne connaissais pas. J’aime beaucoup son approche très pure, ces personnages noirs sur fond blanc avec un simple détail de couleur. C’est assez daté, seventies, et en même temps très intemporel, tout ce que j’aime. Le fait que Jean Rochefort ait accepté d’être le narrateur était très important aussi. Je voulais un livre sans âge.

Revenons sur cette différence entre droite et gauche : vous semblez volontairement laisser les jeunes lecteurs dans le flou…
Parce que les hommes politiques restent eux-mêmes flous sur les concepts qu’ils manipulent. On attend d’eux des signaux idéologiques forts, mais ça ne vient jamais. J’ai donc pris le contre-pied avec des exemples très concrets, tirés de la vie quotidienne : les repas de famille, l’hygiène de vie…Évidemment, l’angle est plutôt humoristique et ironique, lorsque le grand-père explique qu’un poulet de droite se lave les dents pendant 3 minutes et pas 45 secondes, qu’il met de l’argent de côté ou fait du secourisme ! Je ne cherche pas à trancher le débat, simplement à le provoquer. L’élément vraiment central en revanche, c’est la notion de mélancolie, cette idée que la sensibilité de gauche pousse plutôt à l’inaction, à la contemplation. Les gens de droite autour de moi ne revendiquent pas tellement la mélancolie.



Video BFMTV Delerm en répet'

Posted by chris | Posted in , , | Posted on mercredi, décembre 07, 2011



on remarquera la richesse des décors !!! :)

Interview

Posted by chris | Posted in , , | Posted on mercredi, décembre 07, 2011

Qui pourrait jouer le rôle de votre vie?

Eric Elmosnino, il a un peu la même tronche que moi. Mais comme il a déjà interprété Gainsbourg...

Plutôt Beatles ou plutôt Rolling Stones?

Beatles à fond et depuis toujours. Je trouve inouï la façon dont ils ont su se regénérer sachant qu'entre deux albums, ils avaient un rythme de tournée complètement dingue. Je lis tous les livres qui paraissent sur eux, celui de leur ingé son, celui de Brian Epstein, celui du dernier intendant de John Lennon. On prête le côté expérimental à Lennon et les bonnes manières à McCartney. En fait, c'est un peu l'inverse.

Recommandez-nous un disque pour emballer?

Promenade, de Divine Comedy. Je ne suis pas sûr que ce soit super efficace pour emballer, mais si elle aime bien l'album, on part sur de bonnes bases.

Plutôt une interview avec Drucker ou plutôt avec Fogiel?

Drucker. A la fois, je n'ai rien contre Fogiel, d'ailleurs il s'est assagi.

Une chanson que vous chantait votre grand-mère?

Mon grand-père. A chaque fois, qu'on mangeait des patates, il entonnait: "C'est que sur toute la terre, oui bien, on mange des pommes de terres, et vous m'entendez bien." Mon autre grand-père, c'était Madagascar, de Bourvil, un extrait d'une opérette.

Avec qui aimeriez-vous faire un duo?

Dans un rêve, Robert Smith. Concrètement, on me dirait, c'est pour demain... Faut savoir quelle est sa place.

Et la question complémentaire: Vous avez été à un moment, un "chanteur énervant." Et vous, qui vous énerve aujourd'hui ?

Ceux qui ont des postures, des attitudes, qui se justifient de faire des musiques de pub pour pouvoir ensuite enregistrer un album librement.

Et qu'est-ce que l'on a dit de pire sur Vincent Delerm ?

Le truc désagréable, c'est lorsque qu'une personne m'aborde et me lance: "Je vous adore mais mes amis ne comprennent pas." Etre l'objet d'une discussion... Le côté il faut avoir un avis sur moi à tout prix, m'agace. On peut aussi ne pas avoir d'avis.


source ici

Top of the potes

Posted by chris | Posted in , | Posted on mercredi, décembre 07, 2011

Dix ans après leur éclosion, les grands leaders de la "nouvelle scène française", Camille, Benjamin Biolay, Vincent Delerm et les autres prennent la pose en exclusivité pour L'Express. Le temps des copains, le temps du premier bilan.

C'est la photo de classe, dix ans après, de la promo 2001-2002. Une génération d'auteurs, compositeurs et interprètes qui a surgi comme un antidote aux candidats préfabriqués de la Star Academy. Réunis sous le label "nouvelle nouvelle chanson française" ou "nouvelle scène", Vincent, Camille, Keren et les autres n'avaient pourtant pas grand-chose en commun, sinon le fait d'émerger simultanément, d'avoir entre 20 et 30 ans, et de chanter leur vie d'une façon décomplexée. Comme, avant eux, l'avaient fait Souchon, Chatel, Simon, Jonasz et tous ces cadors de la "nouvelle chanson française".

la suite ici