Delerm à Grenoble

Posted by chris | Posted in , , , , | Posted on lundi, décembre 14, 2009


Vincent Delerm, c'est une voix, un piano, "Quinze chansons". Et une date: le 3 décembre à la MC2. Il a répondu aux questions de Grenews.com


Grenoble sera l’une des dernières dates de votre tournée. Soulagé ou un peu triste ?

C’est sûr que ça sent un peu l’écurie. Pour être franc, ça fait bizarre. Là, en plus, il y a un décor précis et on ne sait pas ce qui ira à la casse, ce qu’on va ramener chez nous. Mais bon, même si c’est une banalité de dire ça, on vit aussi ces dernières dates comme le début d’autre chose. Quand ce sera fini, l’impression d’être inutile me donnera vite envie de créer.


Vous avez vécu le buzz, puis vous vous êtes fait démonter par les critiques...

C’est toujours comme ça. Ça a été mon moment, puis ça a été au tour de Camille, de Julien Doré, Thomas Dutronc... Il y a toujours quelqu’un qui est mis en avant, puis qui se fait critiquer sur l’album suivant. Ensuite, une fois qu’on a essuyé les deux phases, on peut enfin commencer à envisager les choses de manière normale, avec des gens qui savent pourquoi ils vous aiment, et des gens qui savent pourquoi ils ne vous aiment pas.


C’est plus agréable de faire son métier un peu loin de la passion, qu’elle soit positive ou négative ?

Je suis tenté de dire oui. Mais en même temps, à l’époque, je ne le vivais pas mal... C’est vrai que c’était parfois un peu extrême, un peu trop, dans les compliments comme dans les critiques. Maintenant, c’est vrai que je suis plus dans l’existence d’un chanteur qui fait ses disques les uns après les autres, avec plus ou moins de succès.

Avec la peur de l’oubli ?

Oui, mais ça, c’est le cas de tous les chanteurs, de tous les écrivains... En tout cas, quand il y a eu le “buzz”, je ne me suis jamais dit que j’allais passer toute ma vie tout en haut. Au contraire, je regardais ça avec un peu de cynisme.

Tiens, on n’a pas encore parlé de votre voix...

Je continue de m’en moquer (...) De toute façon, c’est un faux débat de penser qu’un chanteur doit avoir une voix super puissante, il n’y a qu’à entendre Robert Alagna faire de la chanson : qu’est-ce que c’est ennuyeux ! Non, l’enjeu pour un chanteur, c’est d’avoir une identité, une voix qu’on reconnaît, liée à un univers précis. C’est ce que j’aime moi, en tant qu’auditeur. J’imagine que ça peut marcher aussi quand c’est moi qui chante...


Et sinon, c’est différent de chanter dans un lieu qui s’appelle “Maison de la Culture”?

Ça, je pourrai vous le dire après (Il réfléchit). Je ne sais pas... Il y a des espaces Louis-Aragon que je ne trouve pas très communistes, alors bon...